Transcription :
"Quand je fais mes morceaux il faut que je réfléchisse à ce que ça va faire aux gens. J'ai compris l'effet du niveau sonore ou des fréquences mais malgré tout quand je fais une musique certains vont adorer et d'autres vont détester, pourtant nos oreilles fonctionnent pareils alors qu'est-ce qui se passe ?
Ça se passe dans notre cerveau et même si la science a encore beaucoup à apprendre de son fonctionnement on peut déjà mesurer l'activité cérébrale en détectant les variations de l'afflux sanguin dans les différentes parties actives du cerveau: c'est l'IRM fonctionnelle. L'oreille est reliée par le nerf auditif à une zone superficielle du cerveau spécialisée dans l'audition. On parle jusque-là de sensation ; ce mécanisme est le même pour tous les êtres humains. Après quoi le message nerveux va activer des zones plus profondes pour que la mélodie soit traitée. Par exemple : elle peut paraître familière et donc rassurante si on l'a déjà entendue ; c'est une région impliquée dans la mémoire qui sera alors activée. Elle peut aussi provoquer des émotions mettant ainsi en jeu une autre région : l'amygdale cérébrale. Cette deuxième partie du parcours de la musique dans notre cerveau relève de l'interprétation et elle est différente chez chacun d'entre nous.
Ah, c'est pour ça que des mélodies peuvent beaucoup plaire à un groupe de personnes mais paraître désagréables à d'autres. Moi par exemple ma grand-mère elle adore le biniou ♫ je trouve ça agressif, pour moi ça ne sonne pas bien. A contrario j'aime bien certaines musiques extrêmes comme le métal ♫ et quand je le fais écouter à ma grand-mère, elle dit que ce n'est pas de la musique, que c'est juste du bruit. En fait le bruit, c'est de la musique qu'on n'aime pas !
Oui la perception est différente chez chacun d'entre nous notamment en fonction de notre culture et de nos expériences. Quand la musique est traitée mais qu'elle ne provoque pas d'émotion et qu'elle n'est pas familière, nous l'interprétons comme une succession de sons sans aucun sens ni organisation. Or on définit la musique comme « sons organisés » ; si notre cerveau ne détecte aucun sens ni organisation, cette musique est perçue comme un bruit. Heureusement, si nous répétons l'expérience d'écouter cette musique, elle pourra devenir familière : on peut acquérir des goûts musicaux. Chez certaines personnes, des défaillances dans ce circuit de perception les empêchent de trouver la moindre mélodie ou le moindre rythme dans un ensemble de sons : on parle alors chez ces sujets d'amusie.
D'accord, tu me dis donc que plus on écoute une musique, plus elle a de chances de nous plaire. Je vais donc répéter la même mélodie plusieurs fois dans mon morceau, ça fera un refrain. ♫"